Le marché crypto franchit un nouveau seuil avec l'arrivée d’ETF indexés sur Solana, proposés simultanément par les États-Unis et Hong Kong. Cette double initiative marque une avancée institutionnelle pour les altcoins, longtemps restés à l’écart des produits financiers classiques.
BSOL et l’entrée fracassante de Solana sur le NYSE
Bitwise Asset Management a lancé ce 28 octobre 2025 le tout premier ETF américain basé sur le staking de Solana. Négocié sous le symbole BSOL sur le New York Stock Exchange (NYSE), ce fonds offre aux investisseurs une exposition directe à des tokens SOL détenus physiquement, et non à travers des produits dérivés. Cette structure dite « spot » permet de refléter précisément le prix de l’actif sous-jacent tout en offrant une participation aux récompenses de staking, estimées à environ 7 % annuels.
Pour Ryan Lee, Chief Analyst chez Bitget, l’approbation du BSOL par la Securities and Exchange Commission (SEC) constitue « un jalon transformateur », comparable à l’effet des ETF Bitcoin et Ethereum. Selon lui, ces derniers ont déjà attiré plus de 50 milliards de dollars pour le BTC et 23 milliards pour l’ETH, et Solana pourrait capter entre 3 et 6 milliards au cours de sa première année.
L'ETF présente également un mécanisme d'incitation : des frais de gestion à 0 % pendant les trois premiers mois, dans la limite d’un encours sous gestion d’1 milliard de dollars, avant de revenir à un taux standard de 0,20 % par an. Bitwise ambitionne ainsi de séduire rapidement des investisseurs à la recherche d’alternatives à Bitcoin ou Ethereum, tout en renforçant la position de Solana dans le portefeuille institutionnel.
En intégrant un produit à rendement régulé, Solana franchit un cap de crédibilité. Sa vitesse de traitement élevée et ses 5 % de rendement annualisé via le staking en font, selon Ryan Lee, un actif désormais légitime dans une stratégie d’allocation institutionnelle.
Hong Kong et l’effet domino mondial des ETF Solana
Deux jours avant l’arrivée de BSOL sur le NYSE, Hong Kong a devancé les États-Unis en devenant la première juridiction asiatique à approuver un ETF spot basé sur Solana. Le produit a été lancé le 27 octobre 2025 par ChinaAMC, l’un des principaux gestionnaires d’actifs de la région, et est négocié sur le Hong Kong Stock Exchange (HKEX).
Cette initiative place Hong Kong en position de pionnier pour l’intégration réglementée des altcoins en Asie. Contrairement à d’autres places financières qui se concentrent uniquement sur Bitcoin ou Ethereum, cette ouverture à Solana témoigne d’une volonté d’élargir le spectre des actifs numériques accessibles via des instruments financiers traditionnels.
L’ETF hongkongais est libellé en HKD, USD et RMB, et cible principalement les investisseurs professionnels et institutionnels, ce qui traduit une stratégie d’alignement entre l’innovation technologique et la conformité réglementaire. Ce positionnement contraste avec la prudence affichée par d’autres marchés régionaux, et pourrait accélérer l’adoption d’ETF similaires ailleurs en Asie.
Dans une lecture plus globale, Ryan Lee interprète cette tendance comme un signal d’acceptation croissante des altcoins dans des véhicules conformes générateurs de rendement. Cette évolution pourrait catalyser l’émergence de produits diversifiés – multi-actifs, adossés à des actifs réels ou à la DeFi – au-delà des seules cryptos indexées sur le dollar.
Une percée institutionnelle aux implications stratégiques
La multiplication des ETF spot sur Solana représente bien plus qu’une simple innovation produit. Elle symbolise une institutionnalisation progressive des altcoins, jusqu’ici relégués aux marges du monde financier réglementé. L’inclusion de fonctionnalités de staking dans l’ETF américain, tout comme l’ouverture géographique incarnée par Hong Kong, offrent un cadre sécurisé et normé pour les gestionnaires d’actifs et fonds de pension intéressés par les cryptoactifs.
Des opportunités se dessinent dans la tokenisation d’actifs réels, la gestion multi-actifs et l’intégration onchain à grande échelle. Selon Ryan Lee, ces avancées pourraient permettre aux pôles financiers asiatiques comme le Japon de jouer un rôle moteur dans l’adoption mondiale des produits crypto-régulés, avec en ligne de mire des trilliards de dollars de valeur tokenisée d’ici 2030. Malgré les défis liés à la régulation ou à la résilience des réseaux blockchain, le cap est donné.
