21 BTC pour le Bitcoin Day : pari risqué de Bukele

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Le Salvador a célébré son Bitcoin Day avec fracas. Le pays a acheté 21 BTC, un clin d’œil direct quantité de 21 millions de bitcoins.

Derrière l’effet d’annonce, une stratégie se dessine. Le gouvernement poursuit l’accumulation, ainsi qu’un narratif pro-Bitcoin assumé. Cependant, cette approche réactive des tensions avec ses bailleurs, FMI en tête.

Un symbole assumé, une stratégie qui s’installe

Dimanche, Nayib Bukele a confirmé l’achat de 21 BTC par le Bureau national du Bitcoin. Ce nombre n’a rien d’anodin : il rappelle l’offre maximale de l’actif. Ainsi, le pays marque le quatrième anniversaire de sa loi Bitcoin et renforce son positionnement pro-crypto . Depuis mars 2024, les autorités achètent par ailleurs 1 BTC par jour, ce qui inscrit la démarche dans la durée.

Buying 21 bitcoin for Bitcoin Day. pic.twitter.com/3X4yKeiqzg

— Nayib Bukele (@nayibbukele) September 7, 2025

À ce stade, les réserves nationales totalisent environ 6313 BTC. À prix actuel, elles dépassent 700 millions de dollars. De plus, les autorités affirment piloter ces avoirs activement. Récemment, elles ont redistribué les bitcoins sur plusieurs adresses, avec un maximum d’environ 500 BTC par adresse.

Les responsables invoquent, entre autres, les risques à long terme liés au calcul quantique. Un tableau de bord public recense désormais les nouvelles adresses, afin d’accroître la transparence.

L’initiative conserve un volet politique interne. En effet, l’adoption de 2021 avait été présentée comme un levier d’inclusion financière. En revanche, les critiques n’ont pas disparu : volatilité, gestion des risques et poids des décisions centralisées reviennent souvent dans le débat.

Un casse-tête pour le FMI et un calendrier sous surveillance

L’achat du week-end n’est pas neutre sur le plan financier. Le pays négocie un prêt d’environ 1,4 milliard de dollars avec le FMI ; l’accord exige l’arrêt de l’accumulation de BTC. Par conséquent, chaque “stack” symbolique complique la conformité. Le programme s’étale jusqu’en 2027, avec des revues régulières. Ainsi, les décaissements restent conditionnés au respect des engagements.

Pour avancer, le Salvador a commencé à adapter son cadre. La loi Bitcoin a été révisée : l’acceptation par les commerçants devient volontaire, tout en conservant l’actif comme monnaie légale. Toutefois, le pays continue d’acheter. Le signal est clair : priorité au cap Bitcoin , même si la route diplomatique se complique.

Sur le bilan, le tableau apparaît contrasté. Un rapport publié en mars estimait le coût total des achats à environ 300 millions de dollars. Grâce au marché, les gains non réalisés dépasseraient désormais 400 millions de dollars. Cependant, la divulgation limitée du portefeuille empêche une évaluation indépendante complète. Autrement dit, les profits sur le papier n’effacent ni le risque de marché, ni les contraintes de gouvernance.

Toutefois, ces mesures techniques n’adressent pas l’essentiel : la compatibilité entre une politique d’accumulation et un programme avec le FMI. C’est pourquoi l’équation reste délicate.

Au-delà de l’épisode, l’enjeu devient macro. Si le prix du bitcoin continue de grimper, la stratégie peut conforter les finances publiques à court terme. En revanche, une correction violente raviverait les critiques. Par conséquent, la trajectoire dépendra autant du marché que du dialogue avec les institutions. Le message politique, lui, ne varie pas : le Salvador veut rester la vitrine étatique du bitcoin, coûte que coûte.

Source : Bitcoin.gob

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